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Libération
Interview

«Le meurtre de Gemayel n'a rien à voir avec le tribunal international»

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publié le 23 novembre 2006 à 0h12

A Beyrouth

Yacoub Sarraf, ministre de l'Environnement, a présenté sa démission le 13 novembre. Il est proche de Damas et du président libanais Emile Lahoud.

Qui, selon vous, a assassiné Pierre Gemayel ?

Les services de renseignements d'une vingtaine de pays sont aujourd'hui présents sur notre territoire. Je ne suis pas en mesure d'accuser tel ou tel. N'importe quel pays qui veut déstabiliser la région peut avoir commis ce crime. Il ne fait aucun doute qu'actuellement plusieurs acteurs régionaux sont en plein milieu d'une lutte pour le pouvoir dans cette partie du monde. La Syrie n'est pas le seul acteur.

La majorité parlementaire pense que la Syrie a commandité cet assassinat pour empêcher la création du tribunal international.

Ma position est claire. Je suis personnellement pour la création du tribunal international. Mais d'après moi, le meurtre de Pierre Gemayel n'a rien à voir avec ce tribunal. Ne serait-ce qu'en raison du timing dans la mesure où le gouvernement libanais a approuvé le projet d'accord, que le Conseil de sécurité l'a aussi avalisé. Par contre, je pense que cet assassinat est une atteinte à l'entente nationale du pays et ça, c'est le drame.

Pensez-vous aujourd'hui que l'avenir du Liban est menacé ?

Bien sûr, je crains le pire. Je crains la destruction totale de l'essence de la vie en commun au Liban. Le crime que nous venons de vivre, d'après moi, a pour but de détruire le message du Liban qui est un pays où tous les frères s'assoient à la même table et discutent