Après l'effondrement du communisme, beaucoup attendaient l'instauration d'un «~nouvel ordre international~» fondé sur le respect des droits de l'homme. Pour partie, ces espoirs se sont réalisés. L'élargissement de l'Union européenne en témoigne. Mais dans d'autres parties du monde, en particulier en Afrique, le temps de l'après-guerre froide est aussi celui du retour des crimes de masse.Le génocide du Rwanda nous le rappelle. Et c'est peutêtre en cela qu'il interroge le plus notre raison et notre conscience. Il donne à notre histoire récente un aspect inquiétant. Il devrait nous alarmer pour l'avenir.
Le génocide du Rwanda n'est pas un «~accident de l'histoire~»
Il serait sans doute commode de considérer le génocide du Rwanda comme une sorte d'«~accident de l'histoire~», de se contenter de jugements sommaires sur les responsabilités des crimes commis et de satisfaire sa conscience avec des litanies de repentirs et de regrets. Ce n'est pas la voie que la mission parlementaire d'information que j'ai présidée a suivie.
Elle a d'abord cherché à comprendre, dans leur complexité, les enchaînements qui ont conduit au drame. Elle a, dans ce but, accompli un travail exceptionnel. Elle a mené son enquête pendant neuf mois, de mars à décembre 1998. Elle a procédé à 88 auditions pendant 110 heures. Elle a interrogé, au cours de ces auditions, les principales personnalités françaises ayant exercé des responsabil
Rwanda: les raisons d'un échec
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par Paul Quilès
publié le 23 novembre 2006 à 7h00
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