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Libération

Alexandre Litvinenko empoisonné par du polonium

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Le décès, jeudi soir, de l'ancien agent secret russe est dû à une substance «hautement radioactive», ont annoncé les autorités britanniques • Dans une lettre posthume, Litvinenko accuse Poutine d'être responsable de sa mort •
par Marc SEMO
publié le 24 novembre 2006 à 7h00

Tué par du polonium: c'est la conclusion présentée vendredi par les autorités sanitaires britanniques après la mort à Londres, la veille au soir, de l’ancien agent secret russe Alexandre Litvinenko. Dans les annales de l’espionnage, ce sera «l’affaire du polonium 210», comme il y eut, dans les années 80, «le parapluie bulgare», ou en 2004 la tentative d’empoisonnement du candidat à la présidence de l'Ukraine, Viktor Iouchtchenko, que Moscou voulait mettre hors jeu. Le poison est une spécialicité des services russes, le KGB soviétique ou son successeur le FSB, dont est issu le président Vladimir Poutine, ancien lieutenant-colonel.

Alexandre Litvinenko «était gravement malade lorsqu’il a été hospitalisé, le vendredi 17 novembre», a affirmé un porte-parole de l'University College Hospital de Londres. Son décès est «un événement sans précédent au Royaume-Uni», a remarqué la docteur Pat Troop, responsable de l'Agence de protection de la santé (HPA). «Cet homme a eu une importante dose de radiations.»

Le professeur Roger Cox, expert du HPA spécialisé dans les radiations, a précisé que de «hautes quantités de radiations, problablement (dues) à une substance appelée polonium 210 (...) avaient été détectées dans les urines» de l'ancien espion devenu citoyen britannique le mois dernier. Ses médecins avaient d'abord pensé qu'il s'agissait de thallium radioactif. Le polonium, découvert en 1898 par la physicienne française Marie Curie et baptisé en l'honneur de son pays d'origine, la P