Bagdad a connu hier une des journées les plus meurtrières de la tumultueuse histoire que vit l'Irak depuis l'intervention américaine, en mars 2003. La cible principale a été Sadr City, l'immense quartier populaire chiite de la capitale irakienne, frappé par quatre attentats à l'explosif qui ont fait au moins 152 morts et 236 blessés.
Echoppes ravagées.«Quatre voitures piégées ont explosé et une dizaine d'obus de mortier sont tombés sur le quartier», a affirmé le général Abdel Karim Khalaf, porte-parole du ministère de l'Intérieur. Il a raconté le scénario de l'attaque qui aurait pu être encore plus sanglante. «Huit voitures piégées sont entrées dans Sadr City ; quatre ont explosé, une a été interceptée par la police, qui a arrêté le chauffeur, et trois autres sont manquantes et sont recherchées par la police. L'armée a encerclé le secteur.» Une des explosions a touché un marché fréquenté de Sadr City, un quartier populeux de 2,5 millions de personnes.
Voitures en flammes, cadavres recouverts de tissus, débris, échoppes ravagées, ruisseaux et mares de sang : les explosions ont été d'une grande ampleur. Cet attentat antichiite est de loin le plus sanglant depuis 2003. Toutefois, l'Irak a déjà connu des journées plus meurtrières : le 31 août 2005, près de 1 000 pèlerins chiites se rendant sur le mausolée de Moussa al-Kazim avaient péri à Bagdad, mais il s'agissait d'une bousculade provoquée par un mouvement de panique, à la suite de rumeurs sur la présence de kamika