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Libération

Le difficile retour de la Syrie

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L'assassinat de Gemayel fragilise les efforts de Damas pour se remettre en selle.
publié le 24 novembre 2006 à 0h13

Au-delà des interrogations sur l'implication de la Syrie dans l'assassinat de Pierre Gemayel, Damas est aujourd'hui au coeur des tensions régionales, entre déstabilisation et remise en selle.

Que veut la Syrie ?

Au Liban, Damas a deux objectifs : dans l'immédiat, éviter la menace posée par le tribunal international chargé de juger les assassins de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, qui pourrait très probablement incriminer des responsables syriens. A terme, il s'agit de reprendre pied au pays du Cèdre, que les troupes et les services de renseignements syriens ont dû quitter piteusement sous la pression populaire et internationale, au printemps 2005. La Syrie continue de considérer le Liban comme son arrière-cour ou, plutôt, son débouché naturel vers la Méditerranée. Le refus de Damas de définir ses frontières avec son voisin libanais ou d'établir des relations diplomatiques, que ce soit avant ou après 2005, le démontre à l'envi.

Sur un plan régional et international, Damas cherche à tout prix à sortir de l'isolement dans lequel l'a plongé le cordon sanitaire érigé par la France et les Etats-Unis au moment de l'adoption de la résolution 1559, en septembre 2004. L'assassinat de Rafic Hariri a aggravé cet isolement au sein du monde arabe, l'Egypte et l'Arabie Saoudite ayant pris leurs distances. Peu à peu, Damas a remonté la pente, attisant les peurs du Caire envers une démocratisation à l'américaine et jouant subtilement sur les craintes des Saoudiens face au terrorisme jihadist