à Beyrouth
Parmi les centaines de milliers de Libanais qui, hier, ont souhaité rendre hommage, à Beyrouth, au ministre chrétien assassiné et ont affirmé leur volonté de se libérer de la tutelle syrienne au nom d'une nation unie, quatre voix libanaises expliquent leur présence aux obsèques de Pierre Gemayel.
Kamel Bane
Architecte, chiite
«Si ça continue, je n'aurai plus ma place dans le pays»
Kamel Bane, 27 ans, est l'un des rares musulmans chiites à avoir suivi les funérailles du ministre de l'Industrie.«Pierre Gemayel ne représentait rien pour moi, dans le sens où je ne suis pas de son bord politique. Mais je tenais à lui rendre hommage pour son implication dans l'intifada de l'indépendance [les manifestations du printemps 2005 qui ont conduit au départ des Syriens, ndlr]. Je ne suis ni avec Amal ni avec le Hezbollah, les grands absents aujourd'hui. Ces deux partis monopolisent le pouvoir au sein de notre communauté. Je soutiens la majorité parlementaire qui a été élue démocratiquement. Il n'y a aucune raison pour qu'elle donne une minorité de blocage à l'opposition. Cette requête invraisemblable nous priverait de toute capacité à diriger le pays. Il est temps que nous marchions sur Baabda [la résidence du président de la République, ndlr]. Emile Lahoud, qui s'affiche ouvertement comme un proche de Damas, aurait déjà dû démissionner, par respect pour le Liban. Nous devons contrôler plus efficacement nos frontières avec la Syrie. Surveiller tout ce qui entre et s