Téhéran envoyé spécial
C'est la consécration que la République islamique attendait depuis plus de vingt ans : être reconnue comme une grande puissance régionale. L'enlisement des Etats-Unis en Irak et l'intervention israélienne cet été au Liban, qui a vu l'allié de Téhéran, le Hezbollah «donner une gifle à Israël», selon l'expression du plus respecté des analystes militaires israéliens, lui en donnent l'occasion. En invitant samedi Jalal Talabani, le président irakien, puis le lendemain un haut responsable syrien pour discuter de la tragique situation de l'ancienne Mésopotamie, l'Iran se voit consacré comme un partenaire à part entière dans la recherche d'une solution. Avec, sans doute, l'assentiment tacite de Washington : on n'imagine pas que cette visite du leader kurde ait pu être décidée sans un accord américain. Elle a finalement été reportée à la dernière minute en raison de la situation dramatique que connaît actuellement Bagdad, qui a entraîné un couvre-feu total et la fermeture de l'aéroport.
Hier, la presse iranienne s'était déjà félicitée de l'événement : «L'invitation et la réunion vont mettre à mal le portrait que l'Occident a fait du président iranien et montrer que M. Ahmadinejad est un partenaire régional responsable, soucieux de promouvoir la stabilité de l'Irak en guerre», écrivait mercredi le quotidien Iran News.«L'émergence graduelle de l'Iran comme puissance régionale est devenue un sujet de débat à la fois parmi les partisans et le