L'Equateur, pays le plus instable d'Amérique latine les trois derniers présidents élus, depuis 1998, n'ont pas terminé leur mandat , retourne aux urnes dimanche. Au coude à coude dans les sondages, le milliardaire libéral Alvaro Noboa et le nationaliste de gauche Rafael Correa. Le premier a brandi en fin de campagne le spectre de la «guerre civile» en cas de victoire de son adversaire, qu'il accuse de vouloir placer «l'extrême gauche» au pouvoir : «Correa veut une insurrection durant laquelle les pauvres vont mourir.» Le candidat de gauche, lui, a dénoncé par anticipation des tentatives supposées de fraude électorale de «l'oligarchie [...] et des chaînes de télévision des banquiers corrompus».
Cet économiste de gauche, encore presque un inconnu il y a quelques mois, a fait campagne sur la corruption de la classe politique équatorienne et l'antiparlementarisme. Son mouvement, Allianza País, ne présentait d'ailleurs pas de candidats aux élections législatives. Il défend un «socialisme du XXIe siècle», selon une formule reprise au président vénézuélien Hugo Chávez, la bête noire de Washington en Amérique latine. Rafael Correa compte, s'il est élu, remettre en cause le Traité de libre-échange signé récemment avec les Etats-Unis. Il a cependant récemment pris ses distances avec le bouillant président vénézuélien en déclarant qu'il romprait avec Chávez si ce dernier se risquait à intervenir dans les «affaires intérieures de l'Equateur».
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