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Libération

Un produit radioactif tout autour de l'espion russe décédé

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publié le 25 novembre 2006 à 0h14

Londres de notre correspondante

«Monsieur Poutine, vous avez réussi à faire taire un homme, mais les cris de protestation du reste du monde résonneront à vos oreilles pour le reste de votre vie» : une accusation post mortem d'Alexandre Litvinenko, l'ex-officier du KGB exilé à Londres, décédé jeudi soir à l'hôpital londonien University College. Dans une lettre dictée à sa femme mardi, et lue vendredi par son ami Alex Goldfarb sur les marches de l'hôpital, Litvinenko désigne ainsi le maître du Kremlin, décrit comme «barbare et sans pitié», comme étant responsable de sa mort.

Fantastique. Une accusation démentie avec force par Poutine lui-même et loin de s'éclaircir. Le mystère de la maladie puis du décès de Litvinenko s'épaissit encore, alimenté par d'incessantes rumeurs et par diverses théories du complot. Il est mort empoisonné par une dose massive de radiations, mais certains rapports évoquent un traitement chimiothérapique trop fort pour un cancer. S'il a été empoisonné, s'agit-il d'un meurtre, ou Litvinenko aurait-il volontairement ingurgité du poison pour faire porter le chapeau au gouvernement russe ? S'il s'agit bien d'un meurtre, comme ses proches le soutiennent, qui en aurait donné l'ordre ?

Pour ces derniers, la réponse ne fait aucun doute. «Il n'avait qu'un seul ennemi : le chef du KGB, le KGB même et Poutine, et ils ont décidé de le tuer», a ainsi déclaré jeudi à la BBC Oleg Gordievsky, ami de Litvinenko et ancien colonel du KGB réfugié en Grand