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Libération

Tchad : le harcèlement rebelle continue

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Leurs troupes ont pris puis évacué une grande ville de l'Est, faisant fuir les soldats gouvernementaux.
publié le 27 novembre 2006 à 0h15

Les rebelles tchadiens jouent avec leur proie, le président Idriss Déby, comme un torero avec une bête blessée, bien décidés à prendre leur temps avant de porter l'estocade à coup sûr. Entrés vendredi au Tchad en divers points de la frontière avec le Soudan, les rebelles se sont emparés dès samedi d'Abéché, la principale ville de l'est du pays, à 700 km de la capitale N'Djamena. L'assaut contre Abéché a été mené par des colonnes de pick-up militarisés sous le commandement du général Mahamat Nouri, le chef de l'Union des forces pour la démocratie et le changement (UFDD).

Désertions. A l'issue de brefs et violents combats, les forces gouvernementales ont fui hors de la ville. Les désertions au profit du camp rebelle seraient nombreuses. Selon une porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés présente dans la ville, entre 50 et 60 personnes y ont été hospitalisées. «Il s'agit pour l'essentiel de soldats et de rebelles, mais il y a aussi quelques civils», a-t-elle précisé, ajoutant qu'elle avait constaté «très peu de dégâts matériels» mais «quelques pillages». Pendant les combats, les 150 soldats français stationnés près de l'aéroport d'Abéché n'ont pas bougé.

Hier matin, à la surprise générale, les rebelles de l'UFDD avaient déserté la ville. «Notre objectif est de détruire progressivement les troupes ennemies pour les affaiblir. Nous avons occupé Abéché quelques heures, nous avons infligé de lourdes pertes à l'armée de Déby, maint