C'est un véritable tournant. Benoît XVI, lors de ses entretiens avec le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a explicitement apporté son soutien au processus d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. «Le Saint-Siège voit positivement et encourage la voie du dialogue, du rapprochement et de l'intégration européenne (de la Turquie ndlr) sur la base de valeurs et de principes communs», a déclaré le père Frederico Lombardi, porte-parole du Saint-Siège. Il y a encore deux ans, le cardinal Ratzinger martelait que l'entrée de la Turquie dans l'UE serait «une erreur» car, de par «son histoire et sa culture, elle n'appartient pas à l'Europe».
Après les dramatisations des dernières semaines, la visite de Benoît XVI en Turquie, pays laïc mais peuplé à 99% de musulmans, commence donc sous les meilleurs auspices, grâce au patient travail des diplomates du Saint-Siège et d’Ankara. Le Premier ministre turc comme le pape ont su chacun faire le geste fort qui débloque la situation, voyant d’ailleurs l’un et l’autre tous les bénéfices, en terme d’image, qu’ils retireront d’un succès de ce voyage couvert par tous les médias du monde.
En un moment de fortes tensions avec les 25, Recep Tayyip Erdogan se crédibilise aux yeux des Européens comme le leader politique symbole d'un islam modéré et démocratrique. C'est lui qui a fait le premier geste fort, alors qu'on le soupçonnait de vouloir éviter une rencontre le souverain pontife après la violente co