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Libération

Passe d'armes à la tête du pouvoir ivoirien

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Laurent Gbagbo a révoqué le directeur général de la radio télévision ivoirienne, après la diffusion télé d'une communiqué du Premier ministre très critique envers le Président.
Ivory Coast Prime Minister Charles Konan Banny gestures during a news conference in Abidjan September 9, 2006. A toxic waste scandal which toppled Ivory Coast\'s government has not put the country\'s stuttering peace process beyond repair, Banny told Reuters on Saturday. REUTERS/Thierry Gouegnon (IVORY COAST) (Le Premier ministre ivoirien, Charles Konan Banny. REUTERS)
par S.K. (avec agences)
publié le 28 novembre 2006 à 7h00

Fin du round d’observation. Après plusieurs semaines de calme précaire à Abidjan, les relations se sont brusquement détériorées mardi entre le chef de l’Etat Laurent Gbagbo et son Premier ministre Charles Konan Banny. Le Président a viré le directeur général de la Radio télévision ivoirienne (RTI) après la diffusion sur son antenne, lundi soir, d’un communiqué du Premier ministre. Dans ce communiqué, Konan Banny a demandé au chef de l’Etat de revenir sur ses dernières décisions dans l’affaire des déchets toxiques.

L'affaire remonte au déversement de ces déchets, fin août à Abidjan, qui a provoqué la mort de dix personnes et l'intoxication de dizaines de milliers d'autres. Konan Banny avait alors suspendu plusieurs responsables administratifs, dont le directeur du Port autonome d'Abidjan (PAA), le directeur général des Douanes, et le gouverneur du district d'Abidjan. Or, Laurent Gbagbo a signé dimanche plusieurs décrets prévoyant le retour à leur poste de ces trois personnes le 16 décembre. C'est l'exécution de ces décrets que le Premier ministre a jugé «impérieux de surseoir» dans un communiqué lu à la RTI. D'où le licenciement. «Le président de la République estime que la diffusion de la déclaration du Premier ministre, qui est au bas mot séditieuse, (...) constitue un délit grave», peut-on lire dans un communiqué de la présidence ajoutant que Gbagbo est le seul détenteur du pouvoir exécutif et qualifiant Banny de simple «collaborateur.»