New York de notre correspondant
Il avait 23 ans. Il allait se marier le lendemain. Il est mort samedi matin dans le Queens, un quartier de New York, abattu par la police en sortant d'un club de strip-tease où il enterrait sa vie de garçon ; 50 balles ont été tirées sur la voiture où il était monté avec ses amis. Aucun des passagers n'était armé. Deux sont blessés. Miraculeusement, il n'y a pas d'autres victimes. Des balles ont été retrouvées jusqu'à plusieurs centaines de mètres du véhicule.
Pourquoi les policiers ont-ils tiré sur des hommes non armés ? Le drame est loin d'être élucidé. Seul élément tangible, selon la police, la voiture a heurté l'un des officiers en civil et une camionnette banalisée. L'affaire a réveillé des soupçons de racisme. Sean Bell était noir. Sa mort évoque celle d'Amadou Diallo, en 1999 dans le Bronx. Cet immigré de Guinée avait été tué de 41 balles par quatre policiers blancs. Ces derniers pensaient qu'il dégainait une arme, alors qu'il sortait un portefeuille de sa poche.
Manifestation. Lundi matin, un rassemblement de plusieurs centaines de personnes s'est tenu dans le Queens pour exprimer leur colère. Les manifestants ont compté jusqu'à 50, soit le nombre de balles tirées par les cinq policiers, deux Noirs, un Métis et deux Blancs. Le soir même, le conseiller municipal démocrate Charles Barron a dénoncé, sur la chaîne du câble NY1, un incident «raciste par nature». Selon lui, «peu importe si c'est un policier noir, blanc ou latino qui t