En admettant en son sein, le 1er mai 2004, un Etat partiellement occupé par une puissance ennemie, l'Union européenne a hérité d'un conflit vieux de plus de trente ans, qui envenime aujourd'hui ses relations avec la Turquie. Petit retour sur le casse-tête chypriote.
En juillet 1974, l'armée turque envahit le tiers nord de l'île pour faire avorter un coup d'Etat soutenu par le régime des colonels grecs, et dont l'objectif était une union forcée entre Chypre -ex-colonie britannique devenue indépendante en 1960- et la Grèce. Près de 200 000 Chypriotes grecs se réfugient au sud, tandis que des dizaines de milliers de Chypriotes turcs font le chemin inverse vers le nord. L'ONU déploie un millier de Casques bleus sur la «Ligne verte», ligne de démarcation séparant, au sud, la République de Chypre et, au nord, la République turque de Chypre Nord (RTCN), uniquement reconnue par la Turquie. Boycottée par le reste de la communauté internationale, la RTCN ne vit que sous perfusion économique du grand frère turc, qui y a toujours quelque 30 000 soldats stationnés.
Fin 1997, au sommet de Luxembourg, les Quinze acceptent d'ouvrir des négociations d'adhésion avec Chypre, qui a posé sa candidature dès 1990 et bénéficie d'un intense lobbying de la Grèce. Deux ans plus tard, au sommet d'Helsinki, un pas de plus est franchi: Athènes lève son veto à la candidature de la Turquie, ayant obtenu, en parallèle, que Chypre adhère à l'Union, réunifiée ou pas, en même temps que Malt
Le casse-tête chypriote
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par Nathalie Dubois
publié le 29 novembre 2006 à 7h00
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