Menu
Libération

Offensive de charme de Benoît XVI en Turquie

Article réservé aux abonnés
Le pape s'est prononcé pour l'intégration d'Ankara dans l'Union.
publié le 29 novembre 2006 à 0h17

Ankara envoyé spécial

Chacun des deux a su faire un geste symboliquement fort. Benoît XVI, austère théologien d'un catholicisme conservateur, a appris à se couler dans un moule plus diplomatique et affirmé publiquement son soutien au processus d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. Recep Tayyip Erdogan, Premier ministre issu du mouvement islamiste, a compris qu'il jouait son image de leader politique d'un islam modéré et démocratique. Après des semaines de tensions, la visite a démarré, hier, sous les meilleurs auspices dans une capitale turque pavoisée aux couleurs jaune et blanc du Vatican.

«Paix mondiale». Soupçonné de vouloir éviter de rencontrer le souverain pontife après la controverse qui a suivi son discours à Ratisbonne, le 12 septembre, Erdogan est finalement venu l'accueillir sur le tarmac. Mieux : alors que le protocole prévoyait juste un entretien dans le pavillon d'honneur de l'aéroport, il s'est rendu au pied de la passerelle. Un accueil chaleureux puis une vingtaine de minutes de tête-à-tête où le Premier ministre, tout en s'excusant de devoir se rendre au sommet de l'Otan à Riga, a affirmé que, «dans cette période marquée par la tension entre les civilisations», cette visite «allait contribuer à la paix mondiale».

Le pape n'a pas été en reste. «Le Saint-Siège voit positivement et encourage la voie du dialogue, du rapprochement et de l'intégration européenne [de la Turquie, ndlr] sur la base de valeurs et de principes communs»,