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Libération

La délicate visite à Sainte-Sophie

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Basilique byzantine devenue mosquée aprés la conquête ottomane puis musée avec la proclamation de la République, Sainte Sophie - Ayasofia pour les turcs- résume l'histoire du pays et ses tensions d'aujourd'hui • Islamistes et ultra-nationalistes
par Marc SEMO
publié le 30 novembre 2006 à 7h00

Il y a de hautes barrières métalliques pour tenir à  distance les rares curieux ou fidéles qui auraient réussi à franchir les nombreux et tatillons barages de police. Autour de Sainte Sophie, la ville est encore plus vide et encore plus quadrillée par les forces de sécurité.

Là, sous l'immense coupole se déroule la partie tout à la fois la plus profane- officiellement il s'agit d'une «visite culturelle»- et en même temps la plus symbolique du voyage pontifical de quatre jours en Turquie. Basilique byzantine devenue mosquée aprés la conquête ottomane puis musée avec la proclamation de la République, Sainte Sophie - Ayasofia pour les turcs-  résume l'histoire du pays et ses tensions d'aujourd'hui. Les islamistes insistent depuis des années pour rétablir son caractére de mosquée ou au moins d'avoir le droit d'y prier.

A pied le pape doit se rendre ensuite à la mosquée bleue, distante de quelques centaines de métres, réitérant le geste  historique de Jean Paul II qui il y a cinq ans à Damas avait été prier dans la mosquée des Omeyades.

Islamistes et les ultranationalistes  accusent en outre les chrétiens de vouloir  reprendre  Sainte-Sophie pour en refaire une église.«C'est ça le vrai but de la visite du pape» lance un  manifestant venu ce matin avec quelques dizaines d'autres protester contre la visite. Quelques pancartes et drapeaux turc avant tout destinés aux télés étrangéres.

Les autorités ont en effet finalement interdit toute manifes