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Libération

La messe est dite pour Benoît XVI en Turquie

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publié le 1er décembre 2006 à 0h19

Istanbul envoyé spécial

L'austère théologien conservateur dont les gaffes politiques embarrassaient le Saint-Siège a finalement appris comme pape à se couler dans le moule du parfait communiquant. Hier, sous les somptueuses coupoles et les faïences ottomanes de la mosquée Bleue, Benoît XVI sans chaussures, tourné vers La Mecque, a prié au côté du mufti d'Istanbul, Mustapha Cakrici. En matière de dialogue interreligieux, l'ex-cardinal Ratzinger avait tenu à rappeler que «c'est une chose de prier ensemble et une autre d'être ensemble pour prier».

Ces images ont, en tout cas, fait le tour du monde. Le jésuite Frederico Lombardi, porte-parole du Saint-Siège, a donné la version officielle : «Le pape est entré en méditation et a certainement adressé à Dieu ses pensées. Il s'agit d'une prière intime et personnelle.» Ce geste est encore plus symboliquement fort que celui de Jean Paul II qui s'était rendu, il y a cinq ans, à la mosquée des Omeyades de Damas, se recueillant devant la tombe de saint Jean-Baptiste.

Dialogue. «Cette visite nous aidera à trouver ensemble les moyens et les routes de la paix pour le bien de l'humanité», a expliqué le pape qui, depuis son arrivée, mercredi, en Turquie, souligne ce qui unit les monothéismes, l'importance du dialogue et cherche à faire oublier ses propos mal interprétés de Ratisbonne sur la violence et l'islam. Benoît XVI répète à tous ses interlocuteurs musulmans que «l'islam est une religion de paix imprégnée aussi de r