Depuis plusieurs années, le Conseil de l'Europe tente de mobiliser l'Europe contre ce qu'il appelle «la traite des êtres humains». En clair, une nouvelle forme d'esclavage qui touche principalement des femmes et des enfants à des fins d'exploitation sexuelle. Vendredi, à Strasbourg, le secrétaire général du Conseil, Terry Davis a tiré une nouvelle sonnette d'alarme en demandant aux pays européens de se préoccuper davantage du sort des victimes de cet esclavage et à ratifier rapidement la Convention sur la traite des êtres humains. Dix huit mois après son adoption, seuls trois pays (l'Autriche, la Moldavie et la Roumanie) l'ont ratifiée. Il en faudrait dix pour qu'elle soit appliquée.
«Le terme politiquement correct pour désigner cette atrocité "traite des êtres humains" ne saurait masquer le fait que l'esclavage est de retour en Europe et que nos gouvernements ne font pas assez pour le combattre», assure Terry Davis Davis. Trente-quatre pays dont 33 membres du Conseil de l'Europe ont à ce jour signé la Convention adoptée en mai 2005 et qui prévoit, entre autres, de traiter les personnes qui souffrent de ce «commerce» comme des victimes et non comme des marchandises illégales ou les complices d'un crime. Elle comporte également des mesures nouvelles pour lutter contre la traite qui s'appuient notamment sur la participation active des victimes ainsi que des garanties visant à empêcher toute exploitation abusive des législations nationales sur l'immigration.