N'Djamena correspondance
«L'orage est passé, mais on attend la tempête», s'inquiète Félicité, mère de six enfants. Dès l'annonce d'offensives rebelles à l'est, il y a une semaine, elle était allée faire des provisions au marché. Depuis, aucun nouveau combat terrestre ni aucun mouvement rebelle près de la capitale n'a été signalé. Le gouvernement tchadien n'en a pas moins annoncé un renforcement de l'état d'urgence décrété le 13 novembre. A N'Djamena, où s'est rendu hier Dominique de Villepin (lire ci-dessous), des militaires lourdement armés patrouillent devant la présidence et les autres bâtiments publics.
Vigilance. C'est à quelques kilomètres au nord et au sud de la capitale que se concentre l'essentiel du dispositif de sécurité. «Le Tchad est grand. On peut rentrer à N'Djamena par n'importe quelle porte. Aucune vigilance n'est de trop», assure le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication Hourmadji Moussa Doumgor.
Les habitants vaquent à leurs occupations, tout en affichant une réelle lassitude. «Les expatriés commencent à envoyer femmes et enfants hors du pays, peut-être qu'ils savent quelquechose que nous ignorons», s'inquiète Mahamat, chauffeur de taxi. Nous, on est obligés de rester ici. Tôt ou tard, les rebelles viendront à N'Djamena. Et Idriss Déby ne fera pas comme Hissène Habré : il préférera mourir l'arme à la main plutôt que de fuir, et la guerre sera dans les rues de N'Djamena.» Au marché central, Mouna, mère d