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Libération

Espagne, «le paradis de l'avortement sans règles»

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Un médecin catalan, qui dirige cinq cliniques, pratiquerait des IVG tardifs.
publié le 2 décembre 2006 à 0h20

Barcelone envoyé spécial

La clinique MC est nichée sur les hauteurs chics de Barcelone. L'accès n'est pas autorisé et son directeur, le Dr Carlos Morín, «ne fait pas de déclaration à la presse pour des raisons légales», fait-on savoir. Cette clinique spécialisée dans les avortements est dans l'oeil du cyclone depuis la diffusion, sur la chaîne publique danoise, d'un reportage choc filmé en caméra cachée. La journaliste, enceinte de près de huit mois, dit vouloir avorter et s'informe du tarif : 4 000 euros, répond Morín. «Et le rapport psychiatrique ?» Une routine administrative, lui répond le médecin. A l'image, ce dernier se targue d'exercer son «excellent équipement» sur des clientes venues d'Angleterre, d'Allemagne, voire d'Australie. Avant de conclure, sourire aux lèvres : «Personne n'aime faire ce travail, mais le monde est comme ça !» Après le tollé suscité au Danemark, Carlos Morín s'est défendu : il aurait vu que la journaliste «mentait sur sa situation» et lui aurait conseillé «de ne pas avorter et d'offrir son enfant à l'adoption».

Enquête. Qui faut-il croire ? Le docteur Morín, qui dirige cinq cliniques de «santé sexuelle» en Catalogne ? Ou la reporter danoise, pour qui on y pratique des avortements frauduleux et tardifs sur des foetus en bonne santé ? Avec le Collège des médecins de Barcelone, l'exécutif autonome de Catalogne a ouvert une enquête administrative sur la clinique suspecte. «Pour l'instant, il n'y a p