Pékin de notre correspondante
Au terme de parodies de procès en appel, deux prisonniers chinois célèbres ont été condamnés hier aux mêmes peines qu'en première instance. Chen Guangcheng, le dissident aveugle qui avait dénoncé une campagne de stérilisations forcées dans sa province du Shandong, reste passible de quatre ans et trois mois d'emprisonnement au vu d'une accusation falsifiée, selon ses avocats.
Lors de son procès, lundi, les juges n'ont parlé que de son implication dans des troubles à l'ordre public survenus dans son village alors qu'il était assigné à résidence et sans téléphone. Selon ses avocats, quatre témoins de la défense ont disparu avant l'audience : l'un d'eux, assurent les défenseurs, a été enlevé sous leurs yeux devant la gare de Linyi, à des kilomètres de l'endroit où a eu lieu le procès. La femme de Chen, elle aussi assignée à résidence depuis plus d'un an, serait à l'hôpital après avoir été maltraitée par les policiers.
Chen Guangcheng, 35 ans, a assuré qu'il userait de tous les moyens de la procédure pour prouver son innocence. Ses avocats, surveillés en permanence, promettent courageusement de continuer à l'assister. L'un d'eux confie à Libération : «Le tribunal essaie toujours de cacher la vérité alors que tout le monde sait pourquoi Chen est emprisonné. Après les pressions sur les témoins puis l'enlèvement, ils sont trop impliqués pour faire machine arrière.»
Le second prisonnier, Zhao Yan, travaillait pour le New York Times à Pék