Quelque cent jours après avoir été nommé à la tête du gouvernement ukrainien avec l'appui de son ancien rival, le président pro-occidental issu de la Révolution orange, Viktor Ianoukovitch apparaît comme le grand gagnant de ce compromis politique. Le Premier ministre prorusse entame ainsi, seul avec sa propre équipe, un premier voyage aux Etats-Unis où il sera question des relations avec l'Otan, un dossier sur lequel il n'a jamais réussi à s'entendre avec le chef de l'Etat, Viktor Iouchtchenko.
Limogeages. La cohabitation entre Iouchtchenko et Ianoukovitch, scellée en août pour donner au pays un gouvernement après des mois de crise politique, est plus que chaotique. Vendredi, le Parlement a limogé les deux principaux ministres pro-occidentaux du cabinet, le chef de la diplomatie, Boris Tarassiouk, un proche allié de Iouchtchenko, et le ministre socialiste de l'Intérieur, Iouri Loutsenko, l'un des organisateurs de la Révolution orange de novembre 2004. Boris Tarassiouk, désigné par le Président comme la Constitution le prévoit, était l'architecte du rapprochement avec l'Otan. Cette ligne avait été confirmée lorsque les deux Viktor avaient signé un pacte d'unité nationale. Mais elle a été remise en cause dès le mois suivant, lorsque, en visite à Bruxelles, le prorusse Viktor Ianoukovitch a déclaré que l'Ukraine freinerait sa marche vers l'Otan, ce dossier ne faisant pas l'unanimité dans l'opinion.
Au fil des semaines, Ianoukovitch a également renforcé sa position face à son riv