Le Caire de notre correspondante
L'arrestation, au Caire et à Alexandrie, d'une dizaine d'Occidentaux, dont une majorité de Français, pour «islamisme» braque les projecteurs sur un phénomène grandissant en Egypte. Depuis les attentats du 11 septembre 2001, les musulmans occidentaux d'obédience salafiste (1) sont de plus en plus nombreux à venir au Caire étudier l'arabe et le Coran dans un environnement islamique. Certains s'y installent même définitivement afin d'accomplir leur hijra,«une immigration dans un pays musulman où l'on puisse pratiquer notre religion en toute liberté», explique l'un d'eux.
Franges radicales. Si la plupart de ces exilés volontaires sont dans une démarche essentiellement religieuse, d'autres appartiennent à des franges radicales, galvanisées au contact des islamistes présents au Caire. Un fait qui ne cesse d'inquiéter les services de renseignements français. Ces derniers craignent que l'Egypte devienne un bouillon de culture de l'islam jihadiste, à l'instar de la Syrie, de l'Arabie Saoudite ou du Pakistan.
Les autorités françaises en Egypte ont été prévenues des récentes arrestations par un appel de la famille d'un des interpellés. Les identités de ces derniers n'ont pas toutes été communiquées. Les services de sécurité égyptiens n'ont pas non plus précisé les circonstances de ces arrestations. Il y a un an et demi, quatre autres Français avaient été appréhendés discrètement, puis expulsés d'Egypte, après avoir été repérés dans de