Santiago de notre correspondante
Augusto Pinochet est entre la vie et la mort. L'ancien dictateur, qui a fêté il y a moins d'une semaine ses 91 ans, a reçu hier l'extrême-onction. Dans la nuit de samedi, il a fait un infarctus du myocarde qui a généré un oedème pulmonaire. Immédiatement transféré à l'hôpital militaire de Santiago, il a subi une angioplastie coronarienne.
Malaises douteux. Si le général avait déjà reçu l'extrême-onction dans le passé, son état de santé est, cette fois, réellement alarmant. Ses malaises cardiaques, ces dernières années, avaient été mis en doute. Ils se produisaient toujours au moment d'importantes décisions de justice. Les avocats de Pinochet le disaient dément, donc incapable d'affronter un procès. Les derniers examens médicaux avaient prouvé sa parfaite santé mentale. Depuis, il n'avait plus été question d'hospitalisation d'urgence.
Les familles de disparus et d'exécutés sous la dictature ne se réjouissent pas : la mort de l'ancien dictateur, qui cumule plus de 300 plaintes à son encontre, serait, pour elles, une mauvaise nouvelle. Ces derniers mois, l'étau de la justice semblait se refermer sur l'ex-général. Il est mis en examen dans quatre affaires de violations des droits de l'homme commises sous la dictature (1973 et 1990) et une affaire de fraude fiscale et de corruption. Il y a une semaine, le juge Victor Montiglio l'avait assigné à résidence après l'avoir mis en examen pour la détention forcée et l'homicide de deux anciens gardes du corp