Hormis tous les quatre ans, à l’occasion de la Coupe du monde de rugby, les îles Fidji ne font guère parler d’elles. Mais mardi matin, le chef de l’armée de cet archipel du Pacifique-Sud, le contre-amiral Voreqe Bainimarama, a annoncé avoir pris le contrôle du pays, à l’issue d’un coup d’Etat sans effusion de sang, le quatrième en moins de vingt ans. Ce putsch a été vivement dénoncé par l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
Le contre-amiral a indiqué avoir suspendu certaines clauses de la Constitution et s'être arrogé le rôle de chef d'Etat, en lieu et place de l'actuel président Ratu Josefa Iloilo. Il a également annoncé avoir démis le Premier ministre, dont le domicile avait été encerclé par l'armée. Menacé de sanctions par la Nouvelle-Zélande, l'Australie et les Nations unies, il a immédiatement promis que l'armée n'assurerait qu'un «contrôle temporaire» sur le pays.
Le militaire a justifié le coup d'Etat par la nécessité de «renouer les relations raciales de plus en plus distendues dans notre pays multiculturel». Il dénonce depuis de longs mois la «corruption» du gouvernement et exigeait en particulier l'abandon d'un projet de loi amnistiant certains auteurs nationalistes du coup d'Etat de 2000 qui avait failli lui coûter la vie.
Le conflit entre le chef de l’armée et le Premier ministre s’inscrit dans les tensions récurrentes aux Fidji entre la minorité d’origine indienne et la majorité de souche indigène. Voreqe Bainimarama se présente comme un dé