Santiago de notre correspondante
Dans les rues de Santiago, rien n'a changé. Les Chiliens suivent les évolutions de l'état de santé de l'ancien dictateur Augusto Pinochet, qui a été victime dimanche d'une crise cardiaque et d'un oedème pulmonaire. Sans trop s'en émouvoir pour autant. Dimanche après-midi, au plus fort de la tempête, alors que les médecins envisageaient une opération à coeur ouvert une intervention chirurgicale très périlleuse pour un vieillard de 91 ans, diabétique , les chaînes de télévision n'ont pas changé leurs programmes de divertissement. Certaines radios d'actualité retransmettaient en direct le match de football qui opposait l'équipe de l'université catholique à celle de l'université du Chili.
Malaises réguliers. Il faut dire que ce n'est pas la première fois qu'on leur fait le coup. Ces dernières années, les malaises, suivis d'une hospitalisation, de l'ex-dictateur sont réguliers. «C'est à croire qu'il ne mourra jamais», lance en riant Andrés Aguirre, qui passe non loin de l'hôpital militaire où est actuellement hospitalisé l'ancien dictateur.
Les avocats des familles de disparus y voient une stratégie judiciaire. L'avocat des droits de l'homme Hugo Gutiérrez a mis en doute hier la gravité de son état de santé. «Je me suis renseigné auprès de cardiologues, a-t-il expliqué. Ils m'ont dit que, si effectivement ses ennuis de santé étaient réels, il serait déjà mort. Il ne serait ni lucide, ni conscient, ni capable de discuter comme il