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Libération

Une «vague rose» sur l'Amérique latine

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Ce n'est pas la gauche, mais des gauches, très différentes, qui ont conquis le continent.
publié le 5 décembre 2006 à 0h22

Caracas envoyé spécial

La réélection, dimanche, de Hugo Chávez ferme une boucle. Le président vénézuélien a été élu pour la première fois il y a huit ans, en 1998. Depuis, toute l'Amérique latine ou presque a basculé à gauche. Le Chili, en 2000, avec l'élection de Ricardo Lagos ­ le prédécesseur de Michelle Bachelet, élue en janvier. Le Brésil, en 2002, où Lula a été réélu il y a deux mois. L'Argentine, en 2003, avec Néstor Kirchner. L'Uruguay, en 2004, avec Tabaré Vazquez. Plus récemment : la Bolivie d'Evo Morales, le Pérou d'Alan Garcia ou le Nicaragua, symbolique, avec le retour de l'ex-guérillero sandiniste Daniel Ortega. Et, il n'y a pas moins d'une semaine encore, la victoire de Rafael Correa en Equateur. Hugo Chávez aurait donc ouvert la voie à ce carton presque plein. Dans la chronologie, pas dans l'idéologie ou la pratique de gouvernement. Il y a autant de divergences entre le rose pâle social-démocrate de Michelle Bachelet, qui va chercher ses références chez la gauche scandinave, et le rouge de la «révolution bolivarienne» de Chávez, qui ne jure ­ en paroles du moins ­ que par son «père», le dictateur Fidel Castro.

Modèle cubain. Ce n'est pas «la gauche» qui a conquis l'Amérique latine, mais «des gauches», aussi éloignées qu'il y a de distance entre Santiago et Caracas. Mais combien de gauches ? Deux ? L'une supposée sociale-démocrate (ou néolibérale), l'autre présumée radicale (ou authentique) ? Vu l'état de délabrement de l'île, il y a longtemps que le modèle cuba