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Libération

Cachemire : le Pakistan pour la cosouveraineté

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L'Inde reste sceptique face aux propositions du président Musharraf.
publié le 6 décembre 2006 à 0h23

Le président pakistanais Pervez Musharraf a relancé, hier, l'esquisse d'une solution à la question du Cachemire qui divise depuis cinquante ans l'Inde et le Pakistan et fait craindre une escalade nucléaire. Dans une interview à une télévision indienne, le général affirme que son pays est prêt à renoncer à sa revendication sur cette province disputée, en échange d'une large autonomie accordée aux Cachemiris et à un système de cogouvernance entre New Delhi et Islamabad.

Frontière vague. Ce n'est pas la première fois que le général-président présente cette solution à un conflit qui a conduit les deux grands pays du sous-continent à se faire, à trois reprises, la guerre. Musharraf propose aussi un retrait graduel des troupes des deux pays dans cette région surmilitarisée, ainsi que la disparition progressive de la frontière entre les parties pakistanaise et indienne du Cachemire.

L'Inde a réagi mollement à ces propositions. New Delhi ne voit pas d'un très bon oeil cette idée de cosouveraineté qui donnerait un droit de regard à l'ennemi pakistanais sur la partie indienne du Cachemire. En revanche, l'Inde a déjà avancé cette idée de frontière vague qui permettrait aux Cachemiris d'aller d'un pays à l'autre et de regrouper des familles divisées.

Le Cachemire est disputé depuis l'indépendance de l'empire des Indes. Cette province divisée compte 12 millions d'habitants, 9 du côté indien à 60 % musulmans (le reste est hindou et bouddhiste) et 3 du côté pakistanais, très majoritairement