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G8 de Gênes : l'affaire ricoche à Strasbourg

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Déboutée en Italie, la famille de l'altermondialiste tué porte le dossier devant la Cour européenne des droits de l'homme.
publié le 6 décembre 2006 à 0h23

Rome de notre correspondant

«Une balle déviée par une pierre lancée en l'air» et un carabinier, Mario Placanica, agissant en état de légitime défense : la famille de Carlo Giuliani, le jeune manifestant tué durant le sommet du G8 de Gênes en juillet 2001, n'a jamais accepté cette version des faits qui a conduit la justice italienne à classer l'affaire sans suite, en mai 2003. Hier matin, la Cour européenne des droits de l'homme a accepté d'examiner la requête présentée par les parents du jeune Génois, devenu, à 23 ans, le symbole tragique des violences policières contre les manifestants altermondialistes.

Enquête bâclée. Après une série d'affrontements à l'extérieur de la zone rouge ­ imposée par le gouvernement de Silvio Berlusconi pour protéger les participants au sommet international ­, Carlo Giuliani avait été tué en fin d'après-midi, le 20 juillet, alors qu'il venait de ramasser un extincteur et se dirigeait vers la Jeep de Mario Placanica, immobilisée place Alimonda. Pris de panique face à l'assaut des manifestants, ce dernier aurait tiré, touchant par ricochet, selon le juge italien, Giuliani à l'oeil. Le conducteur du véhicule aurait ensuite fait marche arrière pour dégager la Jeep, roulant à deux reprises sur le corps du jeune homme.

Le représentant du gouvernement italien a toujours soutenu que l'enquête avait été «transparente» et que Placanica avait agi en «état de légitime défense face à un groupe de guérilleros urbains menaçants qui lançaient des