Moscou de notre correspondante
En haut d'une tour de Moscou, une nuée de publicitaires français et, au coeur, un parfait apparatchik russe qui promet de créer un nouveau parti d'opposition pour soutenir Vladimir Poutine... La politique russe prend des formes de plus en plus bizarres, qui pourraient même sembler absurdes. A moins que ce ne soit là une nouvelle façon ultramoderne de réinventer la démocratie russe et de régler, peut-être aussi, le dilemme de la succession de Poutine.
Souris grise. «Nous voulons bâtir un vrai parti social-démocrate qui, après son entrée au Parlement (après les prochaines législatives, fin 2007, ndlr), aura de bonnes chances de rejoindre l'Internationale socialiste», expliquait ainsi, hier, Sergueï Mironov, 53 ans, vieux compagnon de route de Poutine et actuel président du Conseil de la Fédération (le Sénat russe), devant un petit cercle de journalistes conviés par deux cabinets français de consultants, Euro RSCG et Bernard Krief. Baptisé Russie juste par analogie avec le parti Russie unie de Poutine, ce nouveau parti, né fin octobre de la fusion de trois petites formations, se veut un «parti d'opposition», tout en «soutenant la politique de Poutine».
«C'est un projet très intéressant», se félicitait, hier, un des publicitaires français qui doit flairer un superbe contrat : transformer en leader charismatique une souris grise comme Sergueï Mironov, connu en Russie pour être un des hommes d'Etat les plus ternes qui