Jérusalem de notre correspondant
Véritable cauchemar pour la diplomatie israélienne, le rapport sur la situation en Irak présenté mercredi au Congrès américain par l'ex-secrétaire d'Etat James Baker a été accueilli plus que froidement en Israël. «On ne peut pas s'occuper efficacement de l'Irak en l'isolant des autres grands problèmes, intérêts et conflits non résolus dans la région», estiment les auteurs de ce document, qui proposent une refonte de la stratégie américaine au Proche-Orient. Parlant d'une «victoire iranienne», le quotidien à grand tirage Yédioth Aharonot estime que ce rapport traduit la perte d'influence américaine au profit des «chiites extrémistes iraniens, ce qui pourrait avoir de sérieuses conséquences pour Israël».
Cette conception multilatérale des relations internationales, qui exige d'Israël des concessions aux Palestiniens en échange d'un appui des régimes arabes pro-occidentaux à la stabilisation régionale, marque une rupture avec la ligne adoptée par George W. Bush au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. Et subordonne toute décision aux impératifs de la guerre mondiale contre le terrorisme. Le gouvernement israélien se satisfait de cette orientation qui lui a laissé le champ libre pour briser militairement l'Intifada Al-Aqsa, déclenchée en septembre 2000, et isoler la direction palestinienne incarnée par Yasser Arafat. Le Premier ministre, Ehud Olmert, craint que la régionalisation du conflit israélo-palestinien ne