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La discrimination des femmes, point faible des sociétés arabes

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Un rapport de l'ONU la dénonce comme frein au développement.
publié le 8 décembre 2006 à 0h25

La question de la femme est, on le sait, au coeur du développement et de la modernisation des sociétés arabes. L'ONU vient de le rappeler avec force. «La promotion des femmes est une condition sine qua non de la renaissance arabe», affirme le rapport annuel sur le monde arabe du Pnud (Programme des Nations unies pour le développement) rendu public hier.

Frein majeur. Ce document est rédigé par une équipe d'experts arabes, ce qui devrait enlever toute légitimité à l'argument selon lequel le concept même de «promotion de la femme» est «imposé» par l'Occident et «ne prend sa source ni dans la réalité ni dans les besoins des sociétés arabes, qui s'en remettent au rôle joué par la famille en tant que fondement essentiel de la société». Ce n'est pas l'analyse du Pnud, pour qui «la discrimination envers les femmes est un frein majeur au développement économique et social» de la région.

L'inégalité hommes-femmes reste très forte dans cette zone, qui accuse un retard très important par rapport à l'Amérique latine ou l'Asie. Le taux de chômage des femmes est de deux à cinq fois plus élevé que celui des hommes, moins de 80 % des filles vont à l'école secondaire ­ sauf à Bahreïn, en Jordanie, au Qatar et dans les Territoires palestiniens ­ et l'illettrisme touche la moitié des femmes contre seulement un tiers des hommes. Côté santé, la mortalité à la suite d'une grossesse ou d'un accouchement atteint des niveaux «inacceptables». Si les femmes tro