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Libération

La Turquie joue son avenir avec l'UE

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Réunion des Vingt-Cinq pour régler la question de Chypre et sauver les négociations d'adhésion avant le sommet européen de jeudi.
publié le 11 décembre 2006 à 0h27

L'Union européenne tente d'éviter une crise avec la Turquie sur le dossier chypriote. Les ministres des Affaires étrangères s'efforceront aujourd'hui de déminer le terrain avant la réunion au sommet des dirigeants européens, jeudi et vendredi. La Turquie n'a pas mis en oeuvre le «protocole d'Ankara» par lequel elle s'était engagée à ouvrir ses ports et aéroports aux voyageurs et marchandises en provenance de Chypre. Ankara continue de lier cette concession à la levée de l'isolement qui frappe la république turque de Chypre-Nord, reconnue par la seule Turquie qui avait envahi le nord de l'île en 1974, en réponse à un coup d'Etat d'ultranationalistes chypriotes grecs.

«Nous refusons ce lien», explique un diplomate européen. Paris et Berlin pressent pour une suspension partielle des négociations, comme l'a suggéré, il y a une semaine, la Commission européenne, qui avait proposé de geler les pourparlers d'adhésion sur les huit chapitres les plus importants d'une négociation qui en compte trente-cinq. Le Royaume-Uni, la Suède, l'Italie et la plupart des pays de l'Est préconisent une approche en douceur, rappelant que ce sont les Chypriotes grecs qui ont rejeté, en 2004, le plan de paix de l'ONU approuvé par les Chypriotes turcs.

Ces partisans d'un compromis avec Ankara citent pour preuve de la bonne volonté turque l'offre présentée jeudi d'ouvrir sans conditions un grand port turc aux marchandises chypriotes grecques. Mais le Premier ministre finlandais Matti Vanhanen, dont