Le Hezbollah ira-t-il jusqu'à provoquer la guerre civile, faute de pouvoir parvenir à ses fins ? A voir la surenchère à laquelle se livre depuis plusieurs jours Cheikh Hassan Nasrallah, on peut le penser. Si, pendant la révolution du Cèdre qui provoqua, l'an dernier, le départ des troupes syriennes du Liban, le Conseil des Eglises maronites avait refusé que la foule marche sur le Grand Sérail (le siège du gouvernement), le Hezbollah n'a pas ce genre de tabou. Bien au contraire. Et les propos de plus en plus agressifs du chef du «Parti de Dieu», affirmant que le sang de ses partisans triompherait de l'épée des assassins et qualifiant de traîtres les ministres du gouvernement Siniora, sont de mauvais augure. D'autant plus qu'ils s'adressent aux membres d'un cabinet où le Hezbollah exige d'avoir sa place. D'ores et déjà, certains analystes estiment que le célèbre «pacte communautaire» libanais, qui régit les relations entre les différentes confessions, est bel et bien rompu. Le siège du Sérail en est la démonstration.
Blocage. Ce que réclame le Hezbollah, et ses alliés le mouvement chiite Amal et les maronites du général Michel Aoun , c'est une place accrue au sein du gouvernement, dont cinq ministres chiites et un sixième prosyrien ont claqué la porte à la mi-novembre. Grâce à la formation de ce gouvernement d'union nationale, la minorité antisyrienne disposerait d'un pouvoir de blocage. But de l'opération, empêcher la création d'un tribunal international chargé de ju