Moscou de notre correspondante
La piste des trois Russes suspectés dans l'empoisonnement d'Alexandre Litvinenko à Londres s'est encore concrétisée, ce week-end, avec la découverte en Allemagne de traces de polonium 210, l'isotope qui a tué l'ancien agent, renégat des services russes. Des indices radioactifs ont été retrouvés dans l'appartement de l'ex-épouse de Dmitri Kovtoun à Hambourg, au domicile de son ex-belle-mère et dans une voiture qu'il avait louée, a annoncé la police allemande. Ancien militaire qui se veut aujourd'hui «consultant» pour des entreprises étrangères en Russie, Kovtoun avait lui-même raconté, il y a quelques semaines à la radio Echo de Moscou, qu'il avait séjourné en Allemagne juste avant d'aller à Londres, le 1er novembre, pour un match de foot.
Selon l'agence russe Interfax, Kovtoun aurait été gravement contaminé au polonium 210, ses «organes vitaux», «foie, reins et intestins», ayant été «atteints». Son camarade Andreï Lougovoï, qui a aussi rencontré Litvinenko le 1er novembre à Londres, porterait, lui, des «signes de contamination» mais serait «en bien meilleure condition que Kovtoun», a rapporté Interfax. Officiellement, les deux hommes sont «hospitalisés» depuis plusieurs jours à Moscou, sans que l'on sache s'ils sont vraiment malades ou s'il s'agit de les tenir à distance des enquêteurs britanniques. La semaine dernière, Kovtoun a tout de même pu être interrogé par Scotland Yard, en présence de contre-enqu