Bruxelles (UE) de notre correspondant
Même les plus fervents défenseurs d'Ankara au sein de l'Union ont dû en convenir : la Turquie devait être sanctionnée. En refusant d'ouvrir ses ports et aéroports aux navires et avions de la république de Chypre, membre de l'UE depuis le 1er mai 2004, elle a violé ses engagements. Hier, à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Cinq se sont vite mis d'accord sur la nécessité de marquer le coup. Mais ont bataillé toute la journée sur la dureté de la punition. L'offre de dernière minute soumise par la Turquie, jeudi, d'ouvrir un seul de ses ports et de ses aéroports a été jugée insuffisante par tous les Etats membres.
La discussion s'est nouée autour de la proposition de la Commission de geler partiellement les négociations d'adhésion en suspendant sine die 8 des 35 chapitres en discussion. Pour la Grande-Bretagne, la Suède, la Belgique, l'Italie, l'Espagne, le Portugal et l'ensemble des pays de l'Est, trois chapitres auraient suffi. Autriche, Chypre, Grèce et Pays-Bas demandaient à aller plus loin. Sept autres, dont l'Allemagne et la France, soutenaient la Commission. Pour Philippe Douste-Blazy, le ministre des Affaires étrangères français, «la position de la Commission est un point d'équilibre qui ne conduit pas à une rupture avec la Turquie, mais qui [lui] adresse un signal très clair pour qu'elle respecte les engagements qu'elle a pris». L'accord s'est fait sur la proposition de la Commission. Ni plus ni