Jérusalem de notre correspondant
Ecourtant sa tournée diplomatique dans le monde arabe pour tenter de calmer les frictions entre nationalistes du Fatah et islamistes du Hamas dans la bande de Gaza, le Premier ministre palestinien, Ismaïl Haniyeh, n'est pas rentré les mains vides. Pas moins de 35 millions de dollars, tout en liquide, gonflaient ses valises lors de son arrivée au poste frontalier de Rafah. Jolie cagnotte, prélevée sur les donations promises par l'Iran au gouvernement palestinien, soumis à un sévère embargo financier occidental. Ce n'est certes pas la première fois qu'un ministre du Hamas revient d'un voyage à l'étranger chargé d'espèces. C'est le ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Zahar, qui a inauguré ce type de transfert dès le mois d'avril dernier, peu après que les Européens et les Etats-Unis eurent décidé de suspendre leurs aides directes à l'Autorité palestinienne. Depuis, ce canal original reste l'unique source d'approvisionnement dont les dirigeants islamistes disposent pour payer leurs militants. Et c'est là que le bât blesse, car cet argent n'est que marginalement utilisé pour régler les salaires des fonctionnaires, pour la plupart issus du Fatah. Médecins, professeurs ou policiers sont sans le sou depuis neuf mois quand les miliciens des brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, ou les permanents des réseaux d'aide sociale du mouvement perçoivent leurs émoluments rubis sur l'ongle. Un élément non négligeable des tensions actuelle