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Libération

La mort annoncée de la Belgique crève l'écran

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Tollé politique après une fiction télé annonçant la sécession de la Flandre.
publié le 15 décembre 2006 à 0h31

Bruxelles de notre correspondant

La Belgique a éclaté ! On le pressentait depuis longtemps, mais là c'est fait : mercredi soir, à 20 h 20, la RTBF, la télé publique francophone, interrompt ses programmes pour un flash spécial. François de Brigode, le PPDA local, annonce que la Flandre a déclaré unilatéralement et nuitamment son indépendance, que le roi a précipitamment quitté le pays, que des frontières ont été érigées le long du territoire flamand et bloquent les trams à la sortie de Bruxelles (isolé en pleine Flandre), que des manifestants brandissant des drapeaux belges manifestent devant le palais royal. Des reportages sur les conséquences de l'éclatement du pays succèdent à des «plateaux» où l'on voit des politiques francophones ­ complices du canular ­ hurler au scandale alors que leurs homologues néerlandophones affichent leur satisfaction. A Bruxelles et en Wallonie, la panique gagne une partie de la population. Des malaises cardiaques sont signalés. Les téléspectateurs inondent la RTBF d'appels, zappent frénétiquement à la recherche d'autres infos. Mais les autres chaînes ne disent rien de cette nouvelle bouleversante. Et pour cause : à 20 h 50, un bandeau apparaît : il s'agit d'une fiction destinée à lancer un débat sur l'avenir de la Belgique.

Frontière linguistique. Hier matin, le royaume s'est réveillé avec la gueule de bois. L'affaire fait la une de tous les journaux francophones. Le Soir : «La Belgique est morte hier soir».La Libre Belgique