Le grand recomptage va commencer. Huit jours après le Sénat italien, la Chambre des députés a décidé à son tour hier de réexaminer environ 4 millions de bulletins de vote des élections législatives d'avril dernier, remportées de justesse par le centre gauche quelque 24 000 voix de différence pour le Parlement et sur lesquelles pèsent des soupçons de fraude. Cela a assuré une confortable avance en sièges au sein de cette Assemblée pour le centre gauche de l'actuel Premier ministre, Romano Prodi, du fait d'une importante prime majoritaire.
Le recomptage a toujours été réclamé par le chef de la coalition sortante de centre droit, Silvio Berlusconi, qui avait dénoncé des «magouilles à n'en plus finir» de la part de la gauche, sans toutefois apporter de preuves tangibles de ses accusations. Fin novembre, un docu-fiction de deux journalistes de gauche, Enrico Deaglio et Beppe Cremagnani, accusait cette fois Berlusconi d'avoir organisé le trucage des résultats au moyen d'un logiciel informatique transformant des votes blancs en votes pour sa coalition. Pour étayer leur thèse, les journalistes s'appuient notamment sur l'effondrement du nombre de bulletins blancs entre les législatives de 2001 et celles de 2006. Ce chiffre serait passé de 1 692 000 à 445 500 sur l'ensemble du pays, mais cette donnée n'est pas vérifiable car les chiffres officiels définitifs n'ont jamais été publiés par le ministère de l'Intérieur.
Issus de la droite et de la gauche, les trente élus de la com