Katmandou envoyé spécial
Armés de gigantesques scies, une dizaine d'hommes en treillis s'acharnent sur un tronc dans une petite clairière ensoleillée. Tout autour, dans la forêt, les coups de haches résonnent à longueur de journée. Descendus des montagnes après l'accord de paix signé le mois dernier (lire ci-dessous), les rebelles maoïstes sont en train d'ériger ici l'un des sept grands camps dans lesquels ils ont promis de se regrouper jusqu'aux élections. En attendant l'arrivée des observateurs des Nations unies, chargés de veiller sur les armes, les AK-47 et autres lance-roquettes sont pour l'instant bien en vue, appuyés contre des arbres. «Nous avons séparé les armes des munitions, seuls les soldats affectés à la garde du camp sont armés», précise toutefois un «officier» en désignant deux hommes en uniforme sur une plateforme surélevée, protégés par des sacs de sable.
Eparpillées dans la forêt alentour, les différentes brigades de la septième division de l'Armée de libération populaire s'affairent à couper les arbres pour construire des cahutes en bois. «Il n'y a rien ici, nous devons tout construire nous-mêmes, explique Shiva, commandant de brigade, en faisant visiter ce camp improvisé, à l'ouest du Népal. Mais nous avons l'habitude de mener une vie dure, et puis, comme on ne se bat plus, ça nous permet au moins de maintenir notre forme physique.»
«Pas le choix». En l'absence du commandant de la division, la plupart des guérilleros hésitent à parler l