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Libération

Irak : la main tendue du pouvoir aux baasistes

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D'ex-soutiens de Saddam Hussein ont assisté à la conférence de réconciliation.
publié le 18 décembre 2006 à 0h33

Les baasistes sont de retour. A l'ouverture, samedi à Bagdad, de la conférence de réconciliation nationale, le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a annoncé que «l'armée irakienne ouvre ses portes aux officiers et soldats de l'ex-armée qui veulent servir la patrie» et que «le gouvernement d'union nationale paiera des pensions à ceux qui ne seront pas réintégrés». Une loi adoptée à l'initiative des Etats-Unis après la chute du régime de Saddam Hussein, en 2003, avait écarté des postes à responsabilité de l'armée, des institutions et de la fonction publique des dizaines de milliers de responsables du Baas, l'ancien parti au pouvoir.

Désorganisé. Voulue par l'ex-administrateur américain Paul Bremer, cette épuration est aujourd'hui considérée, avec la dissolution de l'armée, comme l'une des principales erreurs des Américains dans leur gestion de l'après-guerre. La débaasification a désorganisé l'administration, marginalisé la communauté sunnite, jeté dans la rébellion une partie des militaires chômeurs et privé les forces d'occupation d'un réseau majeur de renseignements.

La participation des baasistes était, avec la présence de représentants de l'insurrection sunnite, l'un des principaux enjeux de la conférence de réconciliation nationale, dont la tenue est restée ­ jusqu'à ces derniers jours ­ incertaine en raison des violences confessionnelles. Evoquant la présence d'une «vingtaine d'anciens membres du Baas», le porte-parole de la réunion a cependant