Tokyo de notre correspondant
Le show était parfaitement rodé. Quand l'ex-Premier ministre japonais Junichiro Koizumi, au pouvoir entre 2001 et septembre 2006, débarquait en limousine dans une ville de province pour honorer un town-meeting un anglicisme tendance pour qualifier ses rencontres directes avec le peuple , des conseillers du gouvernement avaient pris soin de préparer le terrain. Avant le début des rencontres publiques, ils se rendaient sur place pour recruter des fans du Premier ministre. Quand Junichiro Koizumi, tout sourires et cheveux au vent, avait fini son discours, ces serviables électeurs du PLD (Parti libéral-démocrate, au pouvoir depuis 1955) lui posaient des questions arrangées, naturellement favorables à sa politique.
Bien souvent, c'était pire. Les conseillers du Premier ministre et des bureaucrates venus en renfort se glissaient dans la salle et, se faisant passer pour des gens du coin, posaient eux-mêmes les bonnes questions qui allaient permettre à Koizumi de discourir sur ses thèmes favoris du moment. Les risques du direct étaient réduits à néant. Comme dans la production automobile, les questions arrangées garantissaient le «zéro défaut».
Contrôle. Dévoilé mercredi, c'est un rapport de 40 pages rédigé par une commission du gouvernement de l'actuel Premier ministre Shinzo Abe (ex-bras droit de Koizumi) qui a révélé l'existence de ces meetings truqués. Au fil des ans, tous les poids lourds de l'ex-administration Koizumi ont été concern