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Libération

Une centaine de disparus au large du Sénégal

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Les candidats à l'émigration tentent toujours leur chance, malgré la météo.
publié le 18 décembre 2006 à 0h33

Dakar de notre correspondante

Les mauvaises conditions de navigation au large du Sénégal en cette période de l'année ne les ont pas dissuadés de tenter leur chance à destination des Canaries, porte d'entrée de l'eldorado européen. Samedi soir, des pêcheurs ont secouru 25 jeunes hommes en perdition au large de Saint-Louis du Sénégal. Mais leurs 102 compagnons restent, eux, introuvables, probablement engloutis par l'Atlantique.

D'après le témoignage des rescapés, déshydratés et très affaiblis, leur embarcation serait partie d'une localité de la région de Ziguinchor, en Casamance (sud du Sénégal). Confrontés aux intempéries, à la faim et à la soif, les occupants du bateau ont décidé de rebrousser chemin entre les côtes marocaine et mauritanienne, avant de faire naufrage. Scénario quasi identique mercredi dernier, à un détail près : les 29 rescapés sur une centaine de partants ont accosté à bord de leur propre pirogue la plage de Yoff, à la périphérie de Dakar, après seize jours passés en mer.

Un constat s'impose : ni les conditions météo défavorables, ni les patrouilles mixtes sénégalo-européennes le long des côtes, ni les récents accords entre l'Espagne et le Sénégal, prévoyant l'octroi de visas et 20 millions d'euros pour l'agriculture, la jeunesse et l'emploi, ne semblent à même de tarir ce flot d'émigrants. «Plus de 30 000 personnes sont parvenues aux Canaries depuis le début de l'année, le triple du record de 2002, voilà ce qui est important aux yeux des jeunes !» note