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Libération

A Gaza, Hamas et Fatah entre trêve et chaos

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Dans la ville, en proie à la tension, chaque camp établit ses propres barrages.
publié le 20 décembre 2006 à 0h34

Gaza envoyé spécial

La bande de Gaza sombre chaque jour un peu plus dans le chaos. La trêve négociée la veille au soir n'a même pas tenu jusqu'à l'aube. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, qui devait revenir dans la journée à Gaza, a différé son voyage. Le Hamas menaçait de l'accueillir avec de nouvelles manifestations. D'un bout à l'autre de la ville, chaque camp a établi ses propres barrages. «Gaza, c'est fini !» soupire un chauffeur de taxi après avoir dépassé les miliciens du Hamas, installés à un carrefour, puis d'autres du Fatah, patrouillant de part et d'autre de la rue Warda, et enfin un poste de la garde présidentielle.

Couché sur le côté, il ne peut pas bouger sans pousser des gémissements. Abou-Anass, 31 ans, a été blessé par balles quelques heures plus tôt dans la rue. Des agents des services de renseignements palestiniens lui ont tiré dessus au moment où il sortait de chez lui. Il se présente comme un «simple citoyen», mais appartient en réalité, comme les six hommes assis autour de lui, à l'appareil sécuritaire du Hamas.

Fusillade aux urgences. Une nouvelle victime des affrontements désormais quotidiens entre milices rivales. L'hôpital Al-Chifa où il se trouve est tenu par les siens. Les agents de la «force exécutive», une «police» créée par le ministre islamiste de l'Intérieur, sont déployés jusque sur les toits. L'un d'eux a été tué le matin même lors d'une fusillade en plein milieu des urgences. Les partisans du Fatah avaient