São Paulo de notre correspondante
Les élus brésiliens ont eu les yeux un peu gros. Dans un pays où le salaire moyen est inférieur à 300 euros, les chefs des groupes parlementaires à la Chambre des députés et au Sénat avaient décidé, avec l'aval de partis de droite et de gauche, d'augmenter de plus de 90 % le traitement des parlementaires, gelé depuis quatre ans. Leur salaire mensuel serait ainsi passé à 24 500 reais (8 605 euros). Soit plus que celui de leurs homologues français ou britanniques. Soit, aussi, l'équivalent de 70 fois le revenu minimum brésilien.
L'opinion a immédiatement crié au scandale. Sur un forum dédié à la question, un internaute fustigeait ainsi le «culot» des parlementaires, rappelant que le smic brésilien ne sera revalorisé que de 8,6 % l'an prochain. Une électrice a même agressé un député à coups de couteau.
Saisie par quatre députés, la Cour suprême a estimé, mardi, que ce quasi-doublement des émoluments nécessitait d'être approuvé par le Congrès en séance plénière, et plus seulement par les chefs de groupes parlementaires. Au cours d'une messe de fin d'année célébrée hier dans les salons du Parlement, l'archevêque de Brasilia, Mgr João Braz de Aviz, s'est demandé «comment accepter qu'un parlementaire gagne 800 reais (372 dollars) par jour quand la majorité des Brésiliens n'en gagne même pas 12 ?». Dans un sursaut de repentir, le président de la Chambre des députés, le communiste Aldo Rebelo, a fait un mea culpa et reconnu que cett