New York de notre correspondant
L'ONU a comblé hier un vide juridique en adoptant une convention internationale contre les disparitions forcées. «Vous ne pouvez pas torturer ou exécuter quelqu'un librement, mais vous pouviez jusqu'ici faire disparaître quelqu'un», explique François Vandeville, conseiller pour les droits de l'homme à la mission française auprès des Nations unies à New York. Cette convention, la huitième adoptée par l'ONU, introduit un nouveau crime dans le droit international.
Réparation. Selon les données des Nations unies, 41 000 disparitions dans 90 pays, le plus souvent d'opposants politiques ou de défenseurs des droits de l'homme, n'ont toujours pas été élucidées depuis 1980. «Vous vous contentiez de venir au petit matin enlever quelqu'un sans laisser de trace, ce n'était pas un crime, explique François Vandeville. Aucun proche ne pouvait demander réparation devant une instance internationale ou même nationale.»
Les Etats signataires doivent faire entrer les disparitions forcées dans leurs droits. Ils s'engagent à poursuivre les auteurs et commanditaires, à interdire les détentions secrètes, à garantir le droit des proches à la vérité et celui des victimes à réparation. La convention, qui fera l'objet d'une cérémonie de signature à Paris le 6 février, crée également un comité de dix experts indépendants chargés d'examiner les plaintes.
Ecart. Pourquoi a-t-il fallu attendre si longtemps ? Responsable des relations avec l'ONU à l'associati