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Libération

«Les fous, ils sont en train de tirer sur les gens»

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publié le 21 décembre 2006 à 0h35

Gaza envoyé spécial

Par trois fois, des hommes cagoulés de la garde présidentielle ont tenté d'entrer de force dans son immeuble, mais Salem a tenu bon. «Ils ont commencé à être violents. Avec mon frère, on a sorti nos kalachnikovs.» Les soldats voulaient prendre position sur son toit. «Pour tirer sur qui ? Sur des Palestiniens ? leur a lancé ce jeune chauffeur de taxi. Vous êtes des fauteurs de troubles. Allez-vous en !» Un officier de sa connaissance est intervenu. «Ils se sont installés sur la terrasse des voisins.»

Salem et ses cinq frères habitent un bâtiment de trois étages, à l'angle des rues d'Amman et du Caire. Un carrefour que tout le monde désigne du nom de la milice qui le contrôle, la Force 17. Un lieu stratégique, proche du siège de la présidence, qui peut à chaque instant se transformer en champ de bataille.

Volets de fer. A Gaza, les affrontements sont devenus quotidiens entre les islamistes du Hamas et les nationalistes du Fatah. «Nous ne pouvions pas les laisser monter, explique Salem. Ils ont des [lance-roquettes] RPG, les autres aussi. En cas de combats, nous serions en danger.»

Comme beaucoup d'habitants rencontrés à Gaza, il refuse de choisir entre les deux camps adverses. «Je ne suis ni Hamas ni Fatah, seulement avec Allah !» Pour se protéger, il ne compte que sur lui-même et les siens : «Les autorités sont incapables d'assurer notre sécurité.» Il possède deux kalachnikovs et trois pistolets achetés