Le Guardian, quotidien britannique plutôt à gauche, a décidé il y a sept mois d'infiltrer un de ses reporters au sein du British National Party (BNP), le parti d'extrême droite britannique. Ian Cobain a bien réussi. Au bout de trois mois, le BNP, grand défenseur des valeurs anglo-saxonnes, de la race blanche, et obsédé par la sécurité, l'a nommé responsable du mouvement dans le centre de Londres, les quartiers les plus chics de la capitale. Dans un long article publié dans le Guardian d'hier, Cobain décrit un parti en plein recentrage, soudain très soucieux de sa respectabilité.
Très minoritaire dans le pays avec moins de 1 % des suffrages aux dernières élections locales, le BNP est associé au petit Blanc, anglais, raciste, hooligan, passionné de foot et grand buveur de bière, avec pour uniforme un blouson de cuir noir, un jean serré et des bottes. Le nouveau patron du BNP, Nick Griffin, tente depuis des années de changer cette image, et, en sept mois, Ian Cobain dit n'avoir jamais entendu chez ses nouveaux compagnons de remarques antisémites et peu de réflexions racistes. Ils ont, selon le reporter, instruction de taire leurs vrais sentiments.
Dans le centre de Londres, à Belgravia et Chelsea, Cobain était ainsi chargé de recruter de riches Britanniques, managers, médecins ou artistes. Il révèle ainsi qu'une des ballerines de l'English National Ballet, Simone Clarke, est membre du BNP. Selon elle, l'immigration, c'est «vraiment n'importe quoi». Ian Cobain