Moscou de notre correspondante
«Tout est normal», «Non, il n'y a pas d'émotion particulière», «Tout est comme d'habitude. Nous ne pouvons pas vous parler»... Interrogés par téléphone depuis Moscou, plusieurs journalistes travaillant pour les médias officiels turkmènes, les seuls à survivre encore dans ce pays après vingt et un ans de règne de Saparmourad Niazov, assuraient hier que le plus grand calme régnait au Turkménistan, malgré le décès du «Père» de la nation. Niazov, 66 ans, est mort dans la nuit de mercredi à jeudi d'un arrêt cardiaque, a annoncé jeudi matin la télé d'Etat, qui diffuse depuis un programme de deuil. «On nous a demandé d'enlever nos bijoux en arrivant ce matin au travail», racontait hier un autre habitant de la capitale, Achgabat. Dans les rues, les ornements de Nouvel An ont été retirés pour être remplacés par des rubans noirs jusqu'aux funérailles, prévues dimanche.
Tandis que le plus grand calme régnait dans les rues, la bataille pour le contrôle de ce pays de 6 millions d'habitants, très riche en gaz et très convoité, semble pourtant bien entamée dans les coulisses du pouvoir. Une enquête judiciaire a été ouverte contre le président du Parlement, Ovezgeldy Atayev, qui, d'après la Constitution, aurait dû assurer l'intérim du pouvoir, a annoncé hier un communiqué officiel. La présidence par intérim sera assurée par Gourbangouly Berdymoukhammedov, a indiqué ce communiqué. Jusqu'alors ministre de la Santé et vice-Premier ministre, Berdymoukh