Gaza envoyé spécial
Ils bavardent dans les corridors, grillent une cigarette dans la cour ou tuent le temps devant des bureaux dégarnis. La plupart d'entre eux ne portent plus d'uniforme. Par désoeuvrement, par précaution aussi. En ces temps troublés, mieux vaut ne pas circuler dans les rues en treillis et vestes bleues réglementaires. «Les policiers viennent en civil et se changent une fois arrivés ici», explique Issam, un sergent lui-même en tenue de ville.
Le bâtiment central de la police, d'habitude envahi par une foule de quémandeurs, est vide. Les habitants jugent visiblement la période mal choisie pour renouveler passeports et permis. La caserne, surnommée «Jawazat», «les papiers»,a été plusieurs fois prise pour cible au cours des derniers jours. Un agent s'empresse de montrer les impacts de balles autour de la porte principale, décorée d'un portrait d'Arafat et de photos de «martyrs».
Il y a du relâchement dans la police palestinienne. Un corps composé de fidèles du Fatah, mais dirigé par un ministre du Hamas, Saïd Siam. En théorie, du moins. «Ils nous tirent dessus et vous voulez qu'on leur obéisse ?» s'écrie Issam. Dans la lutte entre nationalistes et islamistes, ils sont hors-jeu. Le président Abbas s'est appuyé sur ses troupes d'élite : Force 17, garde présidentielle, Sûreté... Et le gouvernement Hamas a mobilisé son nouveau service de sécurité, la Force exécutive.
Au plus fort des affrontements entre ces milices adverses, les policiers se